Statut de conservation IUCN

La Perruche à collier (Psittacula krameri) est une espèce de grande perruche d'origine afro-asiatique aujourd'hui acclimatée à l'Europe de l'Ouest. L'espèce porte le nom du naturaliste allemand Wilhem Heinrich Kramer.

Elle est souvent élevée en captivité pour la beauté de son plumage, et des populations férales (en liberté) existent désormais au Royaume-Uni, en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en Allemagne et en Italie.

Description

Un oiseau bien vert avec un bec bien rouge.
Une perruche à collier femelle en Bade-Wurtemberg. Mars 2018.

La Perruche à collier mesure une quarantaine de centimètres de long, pour une envergure de plus ou moins 50 cm et une masse entre 90 et 145 g. C'est une espèce de perruche très répandue dans le monde.

Elle possède un plumage à prédominance verte. La queue est longue et présente des nuances bleu azur à métallique. Le ventre et le dessous des ailes sont jaunâtres à verdâtres, parfois un peu jaune crème. Une ligne noire relie la cire (base du bec) aux yeux. La mandibule supérieure du bec est rouge, alors que l'inférieure est noire.

Il existe un dimorphisme sexuel :

La gamme de cris émis est assez distinctive. Ils sont aigus, et ce sont surtout des sifflements : kyii ; kiiik ; kiii-ah ; kiii-ak ; trriit. On dit qu'elle siffle ou jacasse.

Comportement

Le vol est rapide et direct, associé avec des cris lors des vols en groupe.

Les perruches à collier sont grégaires lors de leurs périodes d'alimentation et de reproduction. Elles se rassemblent à la tombée du jour sur un arbre dortoir pour y passer la nuit. Au petit matin elles s'envolent pour se nourrir. Lors de la période de reproduction (mars-avril), le dortoir est en général abandonné au profit des sites de reproduction jusqu'à l'automne.

Reproduction

Perruche à collier à l'entrée de son nid (Parc national de Ranthambore).
Oeufs de Psittacula krameri - Muséum de Toulouse.
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Mâle et femelle devant leur nid

La nidification est dite cavernicole, ce qui signifie que les pontes se font dans des anfractuosités, souvent dans des arbres creux. Les vieux platanes sont souvent utilisés. Les couvées sont de 2 à 6 œufs qui sont incubés 21 jours. Les jeunes, en général 2 à 3, sont nourris au nid pendant environ quarante jours.

Longévité

L'espérance de vie est de trente ans environ en captivité.

Alimentation

La perruche à collier se nourrit essentiellement de fruits et de graines. Elle est opportuniste. En Afrique, son alimentation est basée sur les fruits (comme ceux des Ficus et des baobabs, les figues, les mangues et les goyaves) et les graines.

En Europe, l'espèce préfère les milieux urbains où la température est plus élevée et où elle peut trouver sa pitance (fruits, graines, pousses) en particulier dans les mangeoires à oiseaux. On ne lui impute donc pas pour l'instant de préjudices important aux récoltes en Europe. Elle est par contre considérée comme un fléau pour les récoltes de céréales et de fruits en Asie.

En captivité, la nourriture préférée de cet oiseau est constituée par des végétaux variés (amandes, arachides, baies, céréales, fleurs comestibles, fruits, germes de graines et/ou de légumineuses, légumes, légumineuses très cuites, noix, pâtes alimentaires al dente, quinoa, riz, verdure…).

Répartition naturelle et sous-espèces

Perruche à collier à Syon Park.
Perruche à collier Psittacula krameri borealis mâle à Jaipur, Inde. Novembre 2019.

La perruche à collier habite naturellement les savanes arborées et les zones cultivées tropicales d'Afrique et d'Asie. Elle est sédentaire.

L'espèce Psittacula krameri est subdivisée en quatre sous-espèces très proches morphologiquement mais ayant des aires de répartition différentes :

En Afrique

En Asie

Les différences morphologiques entre sous-espèces sont mineures et concernent la taille de l'oiseau, celle de son bec et la couleur de ce dernier.

Perruche mâle sauvage

Le genre Psittacula comprend 15 espèces de perruches dont la très rare perruche de Maurice (Psittacula echo), strictement localisée sur l'Île Maurice, et la grande perruche Alexandre (Psittacula eupatria).

Aviculture

Les perruches à collier sont très appréciées des éleveurs. Elles sont robustes et faciles à élever. Ces perruches sont essentiellement de la sous-espèce P. k. manillensis, plus rarement P.k. borealis et P. k. krameri. Les perruches à collier implantées en Europe sont très probablement des perruches d'élevage libérées ou échappées. De nombreuses mutations de la couleur du plumage ont été sélectionnées : lutino, bleu, bleu turquoise, albinos, crème-ino, cinnamon, lacewing, buttercup …

Expansion

La perruche à collier a été introduite en Europe et en Amérique à partir de son aire de répartition naturelle. Des populations férales existent en Angleterre (50 000 individus environ à Londres), en Espagne (notamment en Andalousie et en Catalogne), en Italie (Gênes, Milan, Rome, Florence, Syracuse,Bolzano/Bolzen, etc.), en Allemagne (Cologne, Bonn), aux Pays-Bas (La Haye, Amsterdam, Utrecht, Leyde) et dans certaines villes d'Europe. Elles sont récemment présentes à Casablanca au Maroc dans un jardin public dans le centre-ville (parc Murdoch).

À Bruxelles, à titre d'exemple, la population des perruches à collier est évaluée à plusieurs milliers d'individus et est en pleine expansion. Certains spécialistes s'inquiètent de la concurrence avec les espèces aviaires locales telles que le moineau domestique, la sittelle torchepot et l'étourneau sansonnet dont les habitudes de nidification sont similaires, ou avec des espèces de chauve-souris telle la grande noctule. L'origine de la population bruxelloise remonte à 1973-1974. Une quarantaine de perruches à collier s’envole du zoo de Meli Park Heysel. Quarante ans plus tard, elles se sont reproduites et leur nombre est évalué à plus de 8 000 individus.

Elle est également présente en Île-de-France depuis plusieurs années, passant de 1 100 individus en 2008 à plus de 5 000 en 2016, notamment dans les parcs et jardins ; elles ont d'abord été signalées près des aéroports d'Orly et Charles-de-Gaulle, par lesquels elles sont probablement arrivées. On les trouve aussi dans le midi de la France ainsi que dans d'autres villes françaises comme dans la banlieue de Lille ou à Nancy.

Cette perruche est parfois considérée comme une espèce invasive. Cependant une vaste étude scientifique publiée en 2019 démontre que la concurrence de cette perruche sur les autres oiseaux est très relative et le magazine Reporterre estime qu'il n'y a pas lieu de la qualifier d'espèce invasive.

Références